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Réalités scandinaves

Analyses et études de cas

Written by Baudoin Published on #Analyse, #Suède, #Norvège, #Danemark, #Finlande

Cette page centralise les analyses et études de cas que j'ai pu faire concernant des problématiques géopolitiques et géoéconomiques, en lien avec des entreprises scandinaves (Suède, Norvège, Finlande et Danemark). J'essaye de suivre l'actualité (voire de la précéder !) et d'en faire une analyse distanciée.

Comme j'ai déjà pu le dire (voir Raison d'être du blog Réalités scandinaves), ces analyses sont purement personnelles et n'entrent pas dans le cadre d'un cours universitaire (rendu, etc.). Je les fais afin de poser ma réflexion, améliorer ma rédaction et ***attention narcissisme*** les proposer aux lecteurs (voire à des futurs employeurs).

Bien évidemment, elles sont criticables et vous pouvez faire vos remarques en commentaires en dessous des articles. Quoi qu'il en soit, ma réflexion est sourcée au maximum.

Liste

La société pharmaceutique anglo-suédoise AstraZeneca a su nouer, directement ou indirectement, de nombreux liens avec la Fondation Nobel, remettant la plus prestigieuse et incontestée des récompenses internationales : le prix Nobel. Ainsi, en finançant des universités et des centres de recherche suédois qui sont également au centre du processus de décision du prix Nobel de médecine, AstraZeneca peut influencer les votes. Or, quand l’heureux élu est un professeur dont la découverte donne lieu à un brevet exploité par la société pharmaceutique anglo-suédoise, cela jette un discrédit sur le processus de décision et plus particulièrement la Fondation Nobel. Pour AstraZeneca néanmoins, l’opportunité commerciale est considérable… même si le vaccin en question est décrié. Très coûteux, son efficacité est fortement remise en question et les effets secondaires sont peu connus.

 

La société de télécommunications TeliaSonera, dont les principaux actionnaires restent les gouvernements suédois (37,3 %) et finlandais (10,1 %) réalise, au cours des années 2000, plusieurs opérations de croissance externe lui permettant de conquérir des positions de leader sur les marchés d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. Toutefois, cette expansion s’accompagne d’une confrontation entre les valeurs de l’entreprise et des systèmes politiques autoritaires, gangrénés par la corruption et peu regardant sur les questions des droits de l’Homme. En effet, le groupe pense naïvement que les télécommunications ne peuvent que promouvoir la démocratie et la liberté d’expression. Or, plusieurs enquêtes, ces derniers mois, montrent que le groupe agit de manière peu regardante. D’une part, l’entreprise vend aux régimes autoritaires des dispositifs de surveillance (téléphonie mobile, internet, données électroniques…) afin qu’ils puissent espionner des journalistes, syndicalistes et opposants politiques. D’autre part, diverses enquêtes pour corruption, blanchiment et accointance avec des régimes crapuleux (Kazakhstan, Ouzbékistan…) ternissent la réputation de l’entreprise et fragilisent son devenir.

 

Bien que pacifiste, diplomatiquement neutre et promouvant une gouvernance transparente et intègre, la Suède a une histoire militaire riche et une industrie de l’armement particulièrement compétitive, à l’image du fabricant d’avion Saab (et de son fleuron, le Gripen). De fait, le pays adopte un certain réalisme dans les relations militaires et économiques internationales. La vente des Gripen à l’armée suisse est un parfait exemple. Avion techniquement limité, il est pourtant choisi, de manière arbitraire, faisant porter sur la Suisse des risques financiers et industriels conséquents, au détriment de la sécurité du pays. En effet, il apparaît que l’appel d’offre est biaisé dès le départ, pour des considérations économiques et politiques. Celles-ci mettent de facto le Gripen comme seule possibilité financière acceptable pour la Suisse, primant sur l’évaluation technique des avions, dont les résultats sont déplorables pour l’avion suédois. Ainsi, Saab a parfaitement compris l’environnement politique suisse, marqué par la contrainte budgétaire, adaptant son offre et le discours induit. Effectivement, les Suédois se devaient de vendre le Gripen, à la fois pour l’emploi, la continuation de la production dans leur pays ainsi que pour avoir une référence à l’export.

 

Jusque-là star incontestée et leader innovant de la téléphonie mobile, Nokia est devenu, en quelques années, un rentier parasite voire une icône déchue dont la question de la viabilité est aujourd’hui posée. En effet, le secteur est une bataille acharnée entre les fabricants de téléphones, cherchant à accroître leurs chiffres d’affaire mais également développer/moderniser leurs systèmes d’exploitation et les applications liées. Outre l’innovation et la course à l’achat de brevets entre concurrents, une tactique beaucoup plus pernicieuse se développe, consistant à transférer ces brevets clés à une firme écran, appelée patent troll (« troll à brevets ») et chargée d’en tirer le plus de profit par le biais de contentieux. Très décriée, cette manœuvre a pourtant été adoptée par Nokia afin de contrer le développement de Samsung et Apple, et retourner une situation assez désespérée. Sans résultats néanmoins puisque le Finlandais a dû se résoudre à vendre son activité téléphonie à son partenaire Microsoft.

 

Vattenfall, entreprise détenue à 100 % par l’Etat suédois, a une place importante dans l’électrification du pays, grâce à la construction de barrages hydrauliques et de centrales nucléaires. Dans les années 1990, le groupe entame son expansion internationale, se focalisant majoritairement sur l’Allemagne. Or, ces manœuvres s’accompagnent d’une évolution de son mix énergétique originellement décarboné, impactant de plus en plus l’environnement et la santé des populations. En effet, l’exploitation de centrales à charbon, notamment de lignite (charbon de médiocre qualité, qui assure 25 % de la production électrique allemande), bien que très rentable, engendre de graves effets négatifs : sanitaires (morts prématurées, réduction de l’espérance de vie…) du fait de la pollution de l’air, de l’eau et des sols ; sociétaux car l’agrandissement des mines de lignite opérées par Vattenfall induit la disparition de forêts, de terres agricoles et de villages… Ainsi, l’activité de Vattenfall est décriée et le groupe serait parmi les producteurs d’électricité ayant le pire impact sanitaire et bilan carbone. Par conséquent, tout discours de l’entreprise concernant la lutte contre le réchauffement climatique ou le respect de l’environnement est décrédibilisé durablement.

 

LEGO, le célèbre fabricant danois de briques, connaît toujours un grand succès malgré la concurrence des jeux vidéo et une image qui peut paraître ringarde. Ainsi, il reste une référence culturelle incontournable dans le monde occidental et, conscient de cet impact, la société s’est sensibilisée très tôt à la protection de son savoir-faire et de son image afin de limiter la concurrence. Même si les résultats restent aléatoires (la violation du copyright est rarement reconnue), l’intérêt de cette stratégie est plutôt à chercher dans les effets collatéraux développés par les démarches juridiques quasi-systématiques. En effet, celles-ci, pour le concurrent, occasionnent des retards dans les livraisons des produits, des dépenses de justice importantes qui sont un coût non négligeable, voire peuvent induire un discrédit sur la qualité de ses produits par rapport à ceux de LEGO. Ainsi, la firme danoise veille jalousement à ce que son modèle d’activité ne soit pas parasiter par des concurrents, même de taille modeste.

 

Le secteur pétrolier norvégien – avec Statoil au cœur du dispositif – a permis de générer une rente importante et d’alimenter le développement économique national. Pour ce faire, la tarification de la ressource est aussi importante que la production. En effet, contrôler le système de fixation du prix permet de réduire les risques financiers et de maximiser les profits. Ainsi, le Brent, l’indice pétrolier de référence coté à la bourse de Londres, est au cœur d’enjeux de pouvoir et de richesse entre les différents acteurs en présence. Or, la complexité et l’opacité du système de détermination du Brent induisent de possibles erreurs, voire des manipulations. Certains acteurs – dont Statoil – seraient tentés de livrer de fausses indications afin d’influencer les prix, ce qui poussent les régulateurs européens et américains à déclencher des enquêtes préliminaires pour abus de position dominante. Bien qu’à un premier stade, ne laissant pas présager de la culpabilité des entreprises ciblées, ces enquêtes endommagent néanmoins leur notoriété. Pour l’instant, la réputation du Norvégien joue pour lui. Mais que dire si les soupçons de manipulation sont fondés… Les conséquences seraient potentiellement dévastatrices et l’éthique scandinave resterait longtemps entachée de cynisme.

 

Analyse sur le géant suédois de l'ameublement, notamment sur sa politique sociale.

 

Dans notre univers médiatique, les entreprises ont pris conscience qu'il ne fallait pas seulement communiquer mais surtout influencer, c'est-à-dire modeler la manière dont les autres acteurs (et notamment les concurrents, les consommateurs...) analysait l’environnement dans lequel ils évoluaient. Comment ? A travers les valeurs véhiculées par l’entreprise elle-même. A partir de cette idée, je vous propose une analyse concernant un des fleurons du Danemark, la société Rockwool, spécialisée dans l'isolation des bâtiments : sujet ô combien important ces derniers temps avec la hausse des factures d'électricité. En effet, l'idée m'est venue en lisant la pétition lancée par Rockwool UK, complétée d'une lettre ouverte au Premier ministre David Cameron. Quant à l'angle (l'analyse du discours lié au développement durable), il est certes banal mais toujours révélateur de « l’ADN » d’une entreprise.

 

Le titre veut tout dire...

 

La société norvégienne Norsk Hydro, un des leaders mondial dans l’aluminium, a racheté en 2011, Alunorte, l’usine d’aluminium la plus productive au monde, située au Brésil. Toutefois, le site s'avère extrêmement polluant mettant le Norvégien devant ses contradictions... mais également la Norvège. Comment peut-on être actionnaire d'une telle entreprise, tolérer ses agissements et en même temps, cyniquement, financer des actions de protection de la forêt amazonienne.

 

Coupe du monde au Brésil oblige (et parce que les Diables rouges y sont !), intéressons-nous à une célèbre marque de bière, tout droit venue du Danemark : Carlsberg. L’occasion de voir que le brasseur danois n’est pas vraiment exempt de tout reproche dans son activité économique (entente sur les prix en Allemagne) ni dans sa gouvernance (la fondation Carlsberg noyaute le capital).

 

Au travers d'une petite phrase dite récemment, l'actuel premier ministre finlandais Alexander Stubb a rappelé les atouts nationaux, notamment dans l'industrie papetière (et du bois en général) : "Nous avions deux piliers sur lesquels nous reposions : l'un était les hautes technologies avec Nokia, l'autre l'industrie papetière. Nalle Wahlroos, le président de la banque suédoise Nordea, a assez bien décrit [la situation] quand il a dit que l'iPhone avait mis K-O Nokia et l'iPad l'industrie du bois". Pour ce qui est de Nokia, je vous renvoie à l'analyse proposée sur ce blog il y a quelque temps.

Quant au bois, arrêtons nous quelques instants sur une société importante pour la Finlande mais très méconnue en dehors du pays : UPM-Kymmene Corporation.

 

Avec 147 000 employés et 30,9 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2013, la société helvético-suédoise ABB Group appartient à ces géants scandinaves peu connus du grand public, cachés derrière les mammouths Ikea, H&M et Nokia. L’entreprise aurait pourtant de quoi se vanter : un des leaders mondiaux dans son domaine (énergie notamment), ABB a réalisé l’an dernier un bénéfice de 3,2 milliards, soit trois fois plus qu’en 2009 !

En plus d’excellents résultats financiers donc, ABB possède également une image relativement positive puisqu’la société figure pour la deuxième année consécutive dans la liste des World’s Most Ethical Companies (WMEC), établie par the Ethisphere Institute, un centre de recherche indépendant qui étudie le comportement des entreprises sous le prisme de l’éthique. En 2014, seules 144 entreprises peuvent se targuer de faire partie de cette liste, soit une de moins qu’en 2013, preuve que ce classement peut évoluer négativement. Cependant, de nombreuses affaires auraient pu coûter sa place à ABB. Retour sur l’histoire d’un groupe qui n’a pas toujours été irréprochable.

 

En 1989, douze ans après la création du Blue Angel (premier écolabel en provenance d’Allemagne), la Suède et la Norvège décident de créer à leur tour un écolabel. La Finlande rejoint le dispositif un an plus tard, suivie par l’Islande en 1991 et enfin le Danemark en 1997. 25 ans après son lancement, le Nordic Ecolabel, plus connu sous le nom (et logo) Nordic Swan / Cygne Blanc, apparait comme l’un des labels les plus valorisant pour l’entreprise le possédant. Retour sur cette certification qui participe, à sa manière, à l’image positive des pays scandinaves.

 

« En Suède, moins de 1% des déchets ménagers finissent dans une décharge. Le reste est recyclé de différentes manières. Dans ce domaine, notre pays est l’un des leaders mondiaux ». Sur son site officiel, la Suède annonce clairement la couleur : elle est non seulement concernée par l’environnement, mais elle est également un modèle en matière de gestion des déchets et d’écologie. Ce qui est aujourd’hui une réalité bien ancrée est le fruit de plusieurs décennies de travail, qui profitent aux entreprises nationales, comme le démontre l’exemple de Tetra Pak.

 

Johanna Franden, correspondante en France pour un quotidien suédois, a récemment écrit qu’il y avait « trois marques suédoises connues en France : Volvo, Ikea et Zlatan », le fantasque attaquant du Paris Saint-Germain. A l’occasion du salon mondial de l’automobile, qui se déroule tous les deux ans dans la capitale française, le footballeur a fait son apparition afin de promouvoir le nouveau SUV (Smart Urban Vehicle) de Volvo, le XC90. Comme lui, ce nouveau modèle (le seul présenté d’ailleurs) se veut puissant, mais surtout robuste, à l’instar de l’image que cultive le constructeur depuis sa création.

 

Il existe certains gouvernements où, à l’occasion d’un profond désaccord, les ministres préfèrent faire le dos rond et attendre des lendemains meilleurs. Et puis il y a ce cas particulièrement significatif au Danemark : en janvier dernier, six ministres ont choisi de démissionner afin de manifester leur mécontentement suite à une décision politique. Il ne s’agissait pourtant pas d’une réforme de fond mais de l’arrivée de Goldman Sachs dans le capital de DONG Energy, l’une des principales entreprises du secteur énergétique danois. Si ce fait n’est pas le seul à l’origine du départ des ministres, il est toutefois révélateur de la mentalité d’un pays où les convictions dépassent les petites manœuvres politiciennes.

 

Le 1er novembre 2014, Jean-Claude Juncker est officiellement devenu le 12ème président de la Commission européenne. Quatre jours plus tard, les révélations d’un collectif de journalistes plongent le politicien luxembourgeois dans la tourmente. Cette affaire, baptisée Luxembourg Leaks ou LuxLeaks, révèle comment plusieurs centaines d’entreprises ont eu recours à un habile montage financier dans le Grand-Duché afin de réduire leurs impôts. Si les entreprises impliquées sont principalement anglo-saxonnes, les Scandinaves ne sont pas plus exemplaires, avec quelques douze entreprises épinglées. L’occasion ici de revenir à la fois sur un scandale actuel et sur des entreprises nordiques parfois méconnues.

 

Le 8 septembre dernier, le groupe finno-suédois Stora Enso inaugure en grande pompe une nouvelle usine de pâte à papier en Uruguay, à Punta Pereira plus exactement. Projet mené en collaboration avec l’entreprise chilienne Arauco, il s’agit du plus gros investissement jamais réalisé dans ce petit pays sud-américain de 3,4 millions d’habitants. Une fierté pour Stora Enso qui peut se vanter d’un autre record, celui de la plus vieille entreprise finlandaise encore en activité. Créée au XIIIème siècle, la société aura donc résisté aux crises, aux guerres, aux changements, et aux polémiques aussi. Retour sur l’histoire forcément riche d’un géant relativement méconnu du grand public.

 

Au mois de décembre dernier, l’entreprise suédoise Ericsson a publié un petit rapport intitulé 10 hot consumer trends 2015. Il est ici question des dix tendances technologiques qui devraient marquer 2015, de l’e-santé au tout connecté, en passant par l’invasion du streaming comme mode de consommation. En jouant les Nostradamus, l’entreprise, née à Stockholm au XIXème siècle, rappelle que sa vision fut toujours tournée vers le futur et l’innovation. L’occasion de revenir sur l’histoire du groupe, ses bons, comme ses mauvais côtés.

 

Il y a six mois, Electrolux annonçait un accord de principe avec l’américain General Electric pour lui racheter sa branche électro-ménager, fondée en 1909. Cette acquisition, fixée à 2,6 milliards d’euros, devrait être finalisée prochainement et sera la plus grosse jamais réalisée par l’entreprise suédoise. Plus discrète que ses compatriotes Ikea ou H&M, Electrolux représente aussi, à sa façon, une frange de la culture scandinave. Il y a un peu plus de cent ans, elle introduisait l’aspirateur dans son pays et elle s’apprête aujourd’hui à reconquérir l’Amérique, en s’appuyant toujours sur les mêmes caractéristiques : qualité et pragmatisme. Itinéraire d’un vendeur d’aspirateur devenu golden boy.

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